Bref, c'est moi...

Ce premier regard, ce premier échange durant lequel, je rêvais... C'est dans la profondeur de ses yeux que j'ai lu sa tristesse, son angoisse... Ce regard bleu nuit, accompagné d'une envie de vengeance se dessine dans sur les traits de son visage fatigué par le désespoir d'apercevoir l'autre... 

Sans cligner des yeux pendant plusieurs secondes, comme si elle ne souhaitait en perdre aucune, c'est le regard perdu dans l'oubli qu'elle s'est soudainement mise à avoir le visage couvert de larmes, des larmes de peur mais en quelque sorte, des larmes de joie... D'avoir enfin trouvé quelqu'un a regardé... Aucune parole, juste cet échange sans bruit.. Comme si la seule chose qui comptait à présent c'était la victoire... Celle d'avoir enfin accompli une prouesse... 

Nos regards étaient comme unis... Dans ce moment de pur plaisir... Rien ne pouvait gâcher nos quelques minutes de partage... 

C'est violemment que nous entendîmes des voix assez forte et caverneuse approcher, d'un geste de colère, elle eut tout juste le temps de repousser le lit contre le mur afin de masquer notre signe de réussite, deux hommes vêtus de blouse blanche ouvrit brusquement la prote. Il s'approchèrent de la femme avant de la battre à plusieurs reprises. Ils l'attrapa chacun par un bras puis reculèrent en direction de la sortie. Ses jambes traînaient sur le sol, elle ne portait pas de chaussures. Le lit ne cachait pas la totalité du trou mais il l'était suffisamment pour que je puisse regarder et me masquer...  Cette scène des plus horribles que j'ai vus dans ma vie... Un tel acharnement sur une femme au visage innocent... C'est avant qu'ils partent qu'elle m'a alors crié : 

- "C'est moi Scarlett, je suis ta grande soeur..."

L'un des deux hommes l'a alors frappé sur le visage avec son poing, elle ferma alors les yeux... Son visage recouvert de sang donnait cette impression d'ange perdu... Comme si elle s'était enfin débarrassée d'un secret bien dissimulé... La porte se referma soudainement dernière eux. Laissant place de nouveau à ce vide effroyable qui horrifiait chacune de mes nuits ici... Sur le moment, impossible de prononcer quelconque mot, la frustration prenait le dessus, de n'avoir rien dit, ni fait... Et rester simple spectateur... D'un spectacle de guerre... C'est sous le choc que je me suis allongé sur mon lit, tout en ne sachant pas si ce que je vivais en ce moment pouvait être vrai... Les yeux de nouveau plongés sur ce plafond pourri par l'humidité. C'est inconsciemment que mes cris se mirent à surgir... Comme si toute cette culpabilité devait enfin sortir... Les questions ne faisaient que me rendre encore plus fou mon cerveau abimé par tant de cruauté humaine. Pourquoi a-t-elle crié cette phrase avant de partir, pourquoi a-t-elle été frappé lorsque quelle a dit ceci... Tant de questions encore une fois sans réponse, qui resteront encore et encore.... Marqués dans ma mémoire... 

J'ignore où elle peut se trouver. J'ignore si elle va bien, ou si elle a besoin de moi... La seule chose que je sais, c'est qu'elle avait probablement les réponses à mes questions. Je reste là,  à fixer sa pièce. Comme si elle était plus belle et plus accueillante que la mienne, ou si, tout simplement, le seul fait de voir quelque chose de différent à seulement quelques mètres de moi me faisait ressentir autrement les choses... C'est toujours avec cette larme à l'oeil, celle que je garde à chaque instant depuis plusieurs semaines maintenant,  celle que mon coeur ne veut plus quitter pour montrer au monde ce qui est parfois infligé aux hommes qui n'ont rien fait de mal à part vouloir enfin vivre dans un monde sans honte ni discrimination... 

Quand je sortirais, si ceci m'arrive, je n'aurais pas peur d'expliquer ce que j'ai vécu pendant plusieurs mois... 

Ce que je trouve bizarre, c'est que je ne suis toujours pas tombé de sommeil... C'est subitement que me rend compte que je n'avais tout simplement pas mangé ce que comportait mon sac vingt du jour. C'est pour ne pas éveiller les soupçons que me dit, pourquoi ne pas jeter ma nourriture, faisant croire que je l'ai mangé afin de pouvoir découvrir qui m'apporte ces mystérieuses provisions... 

 Extraction |Chapitre 6| Tony Perraut|©Bref c'est moi Tony

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Découvrez la suite lundi prochain ! (lundi 16 février 2015)

En exclu : La première ligne du chapitre 9 : 

"J'ai comme prévu jeté ma nourriture dans le lavabo, petit bout par petit bout... Une fois cette étape passé, j'ai attendu toute la nuit la venue de cette femme. En attendant, j'ai comme à mon habitude, pour combler mon ennui que j'écris des phrases. (...) D'un seul coup, la porte s'est mise à s'ouvrir... Laissant apparaître le corps de cette femme...