Bref, c'est moi...

J'ai relu et compté les deux cent soixante quinze phrases entreposées sur cette paroi verticale. Au fond, mon cœur pleure et pour d'autres, il sourit... Mon esprit en invente des dizaines chaque minute, c'est comme ça... Je n'y peux rien... Comme si des personnes s'étaient réunies dans ma tête afin d'écrire ce qu'ils n'avaient pas eu le temps de faire dans leur passé... Avant, je n'écrivais pas, c'est venue au fur et à mesure du temps, depuis que je suis ici, c'est à chaque instant... Mais ce mur commence à ne plus avoir d'espace... Il doit pourtant faire sept mètres de long sur deux de hauteur. La pièce est carrée, en arrivant par la porte, le mur de gauche est là où se place mon lit avec ce troue qui donne sur la pièce d'à côté. Su l'autre mur, en face la porte ce dresse le vieux lavabo avec suspendu au dessus, ce miroir brisé accompagné de mes traces de sang... À ma droite c'est mon espace personnel, le seul qu'il me reste, bref, mon mur de liberté... Et sur le mur où se tient la porte, il y'a pas grand-chose à part le calendrier et des dizaines de traces d'humidité...

Chacune de ces citations sont de tailles et de caractère différentes, certaines sont grandes d'autres petites, en majuscules alors que les autres non... C'est au gré des envies et de la beauté de la phrase que je décide de l'inscrire ou non. Mais la seule personne qui m'aide à m'évader, c'est elle...

Parfois je me vois comme les personnages principaux des films qui inscrivent la date ou des sortes de bâtons verticaux pour indiquer le nombre de jours depuis leur arrivée. Moi non, je suis certes comme en prison mais contrairement à eux, je en sais pas pourquoi je suis présent dans cette pièce lugubre et sans âme... Je ne le sais toujours pas même après des dizaines de semaines passées dans cet endroit. Si les questions sont faites pour avoir des réponses, pas les les miennes, enfin, ils savent probablement que j'allais me poser des questions, mais ce qu'ils ont oubliés de penser c'est que j'allais tout faire pour trouver chacune des réponses... 

Je ne me vengerais pas de ce qu'ils m'ont fait, mais eux, le regretteront toute leur vie... Ils n'oublieront pas le calvaire qu'il m'ont fait vivre, ils auront, chaque jour ce petit bout de regret au coin de leur tête qui leur dira qu'ils auraient dû réfléchir avant d'agir...On ne doit pas pouvoir réagir comme eut le font... Le pire, c'est de même pas les voir, leur demander pourquoi ainsi que des explications sur tout cela. Je veux juste, les regarder dans les yeux et leur prouver que de tels actes sont d'une telle cruauté que même la mort n'est pas un supplice à côté... 

Le tremblement reprit très vite dans mon bras droit, les yeux qui passe de la couleur au noir et blanc... Dans ce vide perpétuel, je m’effondre de nouveau au sol...

Extraction |Chapitre 11|©Bref, c'est moi...

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Découvrez la suite lundi prochain ! (lundi 16 mars 2015)

En exclu : La première ligne du chapitre 12 : 

Pendant quelques instants, mon être s'endormit, comme plongé dans un rêve sans fin avec des images sans lien, je repris connaissance. (...) En tombant, j'avais emporté avec moi le calendrier qui était accroché au mur, je regardai l'endroit où était suspendu le calendrier... C'est alors là que je fis une étrange découverte...

Voilà déjà sûrement quelques heures qu'avec mes dernières forces j'écris... La lumière qui  m'aveugle pour voir à l'extérieur et maintenant éteinte. Je ne vois pas grand-chose dans ce couloir, à part ces panneaux de sortie de secourt qui clignote vert. Je suis à bout de forces, mon coeur ne suit plus, je tremble moins à présent , je me suis rafraîchi le visage au lavabo. Je me suis habitué à l'odeur de cette eau sale et jaunâtre. J'en ai profité pour me laver le reste du corps car l'odeur elle aussi était insupportable... Je suis à présent tout propre. Plus les minutes passent, plus mon appréhension grandit, je me demande quelle sera ma réaction face à cette personne. Vais-je rester éveiller, vais-je lui parler ? Il y'a quelques jours, j'ignorais l'existence de personnes autour de moi et là, je me prends entrain d'essayer de réfléchir sur un dialogue possible avec une femme. 

C'est la dernière phrase que j'ai inscrite avant de me mettre à réfléchir sur la venue de cette femme. Je ne sais pas très bien et j'espère que cette nuit, enfin... J'aurais les réponses à chacune de mes questions... C'est à ce moment-là que je me rends enfin compte des paroles de cette jeune fille condamnée à rester seule dans une pièce insalubre... Cette phrase qu'elle m'a prononcée  avant de s'en aller dans un endroit qui m'est encore inconnu... 

Serait-elle réellement ma soeur... Si oui pourquoi est-elle aussi présente dans une pièce comme moi... Cette histoire commence à devenir mystérieuse... J'ai peur pour la suite des événements. Ne rien comprendre avec un mental dégradant est horrible... On en  vient même à se demander si en réalité nous ne sommes pas morts, si ce que je vois aujourd'hui n'est pas ce que j'aurais dû mériter. Et puis, on laisse faire, comme si la vie pouvait nous laisse une deuxième chance. Bon ok, je rigole quand je dis ça... Si la vie laissait des chances supplémentaires, on serait au courant depuis fort longtemps... 

L'homme cherche à imaginer son futur alors qu'il ne comprend pas son passé. Si les anges pouvaient me guider, je leur demanderais de me conduire jusqu'à cette femme qui a les clefs de mon passé incompris... 

Extraction |Chapitre 10|©Bref, c'est moi...

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Découvrez la suite lundi prochain ! (lundi 9 mars 2015)

En exclu : La première ligne du chapitre 11 : 

"J'ai relu et compté les deux cent soixante quinze phrases entreposées sur cette paroie verticale. Au fond, mon coeur pleure et pour d'autres, il sourit... Mon esprit en invente des dizaines chaque minute, c'est comme ça... Je n'y peux rien..."

C'est dans cette ambiance encore perdue que mon cœur cherche où me reposer, j'observe en long et en large cette pièce à l'allure si ténébreuse... Sans trop comprendre pourquoi, je regarde à nouveau par le trou, j'aperçois encore ce calendrier marqué d'une croix de couleur rouge. C'est à mon étrange surprise que je découvre qu'elle n'est pas sur la date d'aujourd'hui, en effet, elle se trouve sur la case dix-neuf de ce mois de novembre. Nous sommes deux jours avant cette date. Je ne peux pas rester ici à ne rien faire sachant que derrière ces murs, elle m'attend... Je ne vais pas faire que ça, regarder les gens mourir  sans les aider et me faire pardonner ensuite en écrivant des centaines de citations pour eux... On ne choisit pas de vivre mais on ne décide pas non plus quand partir... Je ne dois plus avoir de peine pour moi-même, je dois en avoir pour ceux qui comme moi ne comprennent plus leur passé...

C'est presque découragé que je m'avançai près de mon mur de citations, il me reste guère d'espace à présent. Ces murs sont en même temps horrible car il me tienne emprisonné ici, mais ils sont aussi protecteurs est me servent de passage vers la liberté, ma liberté d'expression et ma liberté de parler... Dans ma tête, un seul mot, reviens-moi... Ne t'égard plus et suit ton chemin... 

J'ai la main et le bras qui tremble... Je sens des fourmis dans mes jambes, j'ai mal au crâne et mon cerveau bouillonne... Mon corps ne suit plus ce changement, il a besoin de ces médicaments pour avancer... Avant, il n'en avait pas besoin mais depuis que je suis là, je suis obligé de les prendre, enfin, au début je ne savais pas qu'il y'en avait dans ma nourriture, j'ai découvert ça quelques jours après mon arrivée. Je tombais de sommeil dans la journée, plusieurs fois par jour je me retrouvais en convulsion sur ce sol de béton, une bave blanchâtre à la bouche et le regard perdu dans nul part... 

Je prenais des crises de fou rire constamment, je devenais fou, je le suis encore maintenant mais je sais me contrôler... Je ne sais pas si la nourriture de  ma sœur est elle aussi bourrée de drogue ou si à elle, ils lui ont laissé le droit de rêver librement... Je sens que je suis en manque, je sais très bien que ce besoin est devenu vital aujourd'hui... C'est dans un état pitoyable que j'entrepose délicatement des milliers de mots sur ce mur de honte...

Ce premier regard, ce premier échange durant lequel, je rêvais... C'est dans la profondeur de ses yeux que j'ai lu sa tristesse, son angoisse... Ce regard bleu nuit, accompagné d'une envie de vengeance se dessine dans sur les traits de son visage fatigué par le désespoir d'apercevoir l'autre... 

Sans cligner des yeux pendant plusieurs secondes, comme si elle ne souhaitait en perdre aucune, c'est le regard perdu dans l'oubli qu'elle s'est soudainement mise à avoir le visage couvert de larmes, des larmes de peur mais en quelque sorte, des larmes de joie... D'avoir enfin trouvé quelqu'un a regardé... Aucune parole, juste cet échange sans bruit.. Comme si la seule chose qui comptait à présent c'était la victoire... Celle d'avoir enfin accompli une prouesse... 

Nos regards étaient comme unis... Dans ce moment de pur plaisir... Rien ne pouvait gâcher nos quelques minutes de partage... 

C'est violemment que nous entendîmes des voix assez forte et caverneuse approcher, d'un geste de colère, elle eut tout juste le temps de repousser le lit contre le mur afin de masquer notre signe de réussite, deux hommes vêtus de blouse blanche ouvrit brusquement la prote. Il s'approchèrent de la femme avant de la battre à plusieurs reprises. Ils l'attrapa chacun par un bras puis reculèrent en direction de la sortie. Ses jambes traînaient sur le sol, elle ne portait pas de chaussures. Le lit ne cachait pas la totalité du trou mais il l'était suffisamment pour que je puisse regarder et me masquer...  Cette scène des plus horribles que j'ai vus dans ma vie... Un tel acharnement sur une femme au visage innocent... C'est avant qu'ils partent qu'elle m'a alors crié : 

- "C'est moi Scarlett, je suis ta grande soeur..."

L'un des deux hommes l'a alors frappé sur le visage avec son poing, elle ferma alors les yeux... Son visage recouvert de sang donnait cette impression d'ange perdu... Comme si elle s'était enfin débarrassée d'un secret bien dissimulé... La porte se referma soudainement dernière eux. Laissant place de nouveau à ce vide effroyable qui horrifiait chacune de mes nuits ici... Sur le moment, impossible de prononcer quelconque mot, la frustration prenait le dessus, de n'avoir rien dit, ni fait... Et rester simple spectateur... D'un spectacle de guerre... C'est sous le choc que je me suis allongé sur mon lit, tout en ne sachant pas si ce que je vivais en ce moment pouvait être vrai... Les yeux de nouveau plongés sur ce plafond pourri par l'humidité. C'est inconsciemment que mes cris se mirent à surgir... Comme si toute cette culpabilité devait enfin sortir... Les questions ne faisaient que me rendre encore plus fou mon cerveau abimé par tant de cruauté humaine. Pourquoi a-t-elle crié cette phrase avant de partir, pourquoi a-t-elle été frappé lorsque quelle a dit ceci... Tant de questions encore une fois sans réponse, qui resteront encore et encore.... Marqués dans ma mémoire... 

J'ignore où elle peut se trouver. J'ignore si elle va bien, ou si elle a besoin de moi... La seule chose que je sais, c'est qu'elle avait probablement les réponses à mes questions. Je reste là,  à fixer sa pièce. Comme si elle était plus belle et plus accueillante que la mienne, ou si, tout simplement, le seul fait de voir quelque chose de différent à seulement quelques mètres de moi me faisait ressentir autrement les choses... C'est toujours avec cette larme à l'oeil, celle que je garde à chaque instant depuis plusieurs semaines maintenant,  celle que mon coeur ne veut plus quitter pour montrer au monde ce qui est parfois infligé aux hommes qui n'ont rien fait de mal à part vouloir enfin vivre dans un monde sans honte ni discrimination... 

Quand je sortirais, si ceci m'arrive, je n'aurais pas peur d'expliquer ce que j'ai vécu pendant plusieurs mois... 

Ce que je trouve bizarre, c'est que je ne suis toujours pas tombé de sommeil... C'est subitement que me rend compte que je n'avais tout simplement pas mangé ce que comportait mon sac vingt du jour. C'est pour ne pas éveiller les soupçons que me dit, pourquoi ne pas jeter ma nourriture, faisant croire que je l'ai mangé afin de pouvoir découvrir qui m'apporte ces mystérieuses provisions... 

 Extraction |Chapitre 6| Tony Perraut|©Bref c'est moi Tony

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En exclu : La première ligne du chapitre 9 : 

"J'ai comme prévu jeté ma nourriture dans le lavabo, petit bout par petit bout... Une fois cette étape passé, j'ai attendu toute la nuit la venue de cette femme. En attendant, j'ai comme à mon habitude, pour combler mon ennui que j'écris des phrases. (...) D'un seul coup, la porte s'est mise à s'ouvrir... Laissant apparaître le corps de cette femme... 

J'ai doucement ouvert les yeux, les larmes sèchent sur mon visage comme si j'avais pleuré toute la nuit, hier, j'ai entendu des pleurs jusqu'à tomber de sommeil. Mon esprit lui, n'en pouvait plus... Il n'y a rien de plus pire que d'entendre une femme pleurer de peur... J'étais allongé dans ce qui me sert de lit, regardant le plafond, pensant à ma copine, à chaque moments partagé, chaque instant de bonheur passé à ses côtés tout en me demandant si mon coeur allait un jour avoir la force de s'ouvrir une seconde fois ou si, malheureusement, la perte de cet ange à été trop fort... Grâce à elle, j'ai appris à aimer, j'ai appris à savourer chaque moment passé, j'ai surtout appris que malgré son corps loin de moi, son âme et elle toujours aussi présente dans mon coeur... 

C'est le regard perdu dans nulle part que je me suis alors levé pour m'approcher près du lavabo où m'attend comme chaque matin cette odeur si horrible... J'ai actionné l'eau chaude, il a fallu quelques instants avant que l'eau devienne chaude voir même brûlante au contact de ma peau. J'évite quand même de laisser l'eau couler, la robinetterie est bouchée, je me baissai afin de me laver le visage puis je me relevai pour me voir dans le miroir. C'est à ce moment-là que je vis des traces de buées contre ce miroir cassé, plus les seconde passèrent plus elles devenaient opaques jusqu'à masquer mon visage. Des lignes sont apparues, formant petit à petits des lettres. Après quelques secondes, la phrase suivante apparut : 

J'ai pris ma lame de couteau, retourna devant le miroir.. Avant de le poignarder de toutes mes forces... C'est les mains ensanglantées, que je me suis avancé près du trou et à la seule force de mes mains et mes ongles,  grattèrent brusquement les gravats qui composaient ce mur... Dans ma tête tout ce mélangea... Dans deux jours cette femme ne sera plus là... Dans deux jours je serais de nouveau seul... C'est dans ce moment fatidique que je me levai avant de taper contre le mur avec mon pied afin de casser le restant du mur... Très vite, une fissure apparut, laissant progressivement éclater des bruits de craquement, jusqu'à que je comprenne qu'avec ce geste maladroit, mon sentiment de liberté devenait de plus en plus présent. Il n'avait malheureusement pas été assez puissant, je m'avança de nouveau avant de frapper mon pied contre le mur à plusieurs reprises. C'est inconsciemment que le mur commença à céder devant mes yeux...

J'ai alors donné un dernier coup... Laissant ce mur en défaite... Une ouverture avait pris place... C'est impatient que je me suis accroupi afin d'observer l'autre pièce... Une personne approcha, s'est à son tour assis avant de me regarder plusieurs secondes... Plusieurs secondes pendant lesquelles mon coeur s'est envolé... Très loin... Tout comme sont regard qui comme le mien était perdu dans l'autre... J'ai avancé mon doigt avant qu'elle le face à son tour jusqu'à ce qu'ils se touchent... C'est les larmes aux yeux que j'ai prononcé...

- "Tu vois, je suis là..."

Extraction |Chapitre 6| Tony Perraut|©Bref c'est moi Tony

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En exclu : La première ligne du chapitre 8 : 

"Ce premier regard, ce premier échange durant lequel, je rêvais... C'est dans la profondeur de ses yeux que j'ai lu sa tristesse, son angoisse... Ce regard bleu nuit, accompagné d'une envie de vengeance qui ce dessine sur les traits de son visage fatigué par le désespoir d'apercevoir l'autre..."